À partir de dimanche, il faudra aux travailleurs un minimum de 700 heures de travail pour toucher aux prestations de l’assurance-emploi. Or, le seuil avait été revu à 420 heures dans la foulée de la pandémie
de COVID-19.
«Soyons clairs : le gouvernement libéral se sacre des travailleurs et des travailleuses. Le gouvernement libéral se sacre des chômeurs et des chômeuses», a lancé le chef adjoint du NPD, Alexandre Boulerice
lors d’un point de presse rassemblant différentes organisations militant pour le droit des travailleurs au Parlement.
M. Boulerice et la bloquiste Louise Chabot réclament au gouvernement une réforme de l’assurance-emploi, ou, à tout le moins, une pérennisation des critères qui ont été mis en place pendant la pandémie.
Mme Chabot a placé la ministre de l’Emploi et du Développement social, Carla Qualtrough, devant «deux choix: avoir l’audace d’aller de l’avant ou le déshonneur de l’abandon».
La ministre a répondu à ses critiques pendant la période de questions en expliquant avoir rencontré ses contreparties le jour même pour leur parler d’un système «plus équitable, plus réactif, mieux adapté aux
besoins de la main-d’œuvre».
«J’ai promis qu’on allait prolonger l’assurance maladie de quinze semaines à vingt-six semaines. Ils étaient très contents d’entendre ça», a dit Mme Qualtrough.
«Pourquoi est-ce que le gouvernement est en train de laisser expirer des mesures qui, eux-mêmes, ont dit qui étaient essentielles pour passer à travers de la crise?» s’est questionné Larry Rousseau, vice-président
exécutif du Congrès du travail, lors d’un point de presse au Parlement.
Ces derniers étaient notamment accompagnés d’une délégation du Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC), arrivée à pied à Ottawa après une marche entamée à Montréal le 14 septembre dernier.
«Cette crise a révélé toutes les failles du programme d’assurance-emploi. [...] C’est l’un des programmes les plus dysfonctionnels, les plus inéquitables, les plus injustes», a déclaré Pierre Céré, directeur du CNC.
«C’est après la tempête qu’on répare une maison. C’est le temps, de faire cette réforme-là», a poursuivi M. Céré. «Profitons de l’embellie du monde du travail pour réparer le filet social. N’attendons pas la prochaine
crise.»
Les nouveaux seuils ne seront pas appliqués à l’est du Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie en raison des taux de chômage déjà élevés.