Le Québec avait aussi connu un début d’année surprenant sur le marché de l’emploi, avec 47 400 emplois de plus en janvier 2023 et un taux de chômage sous le seuil des 4 %. En
décembre, l’économie québécoise a ajouté 9800 emplois et le taux de chômage s’est établi à 4,7 %.
Le marché de l’emploi a mis les freins au milieu de l’année. « Commencée en lion, l’année se termine en queue de poisson », a commenté l’économiste principal de Desjardins, Marc
Desormeaux.
Ce ralentissement était attendu depuis longtemps par les économistes, compte tenu de la faiblesse de l’économie aux prises avec de l’inflation et des taux d’intérêt élevés.
Mais si le marché de l’emploi ralentit, les salaires continuent d’augmenter à un rythme étonnant, notent les économistes de la Banque Nationale, Matthieu Arseneau et Alexandra Ducharme.
Malgré des signes évidents de détente sur le marché du travail, les pressions salariales restent importantes. Après une hausse de 5 % en novembre, le salaire horaire moyen est en hausse de
5 % en décembre, un niveau que la Banque du Canada juge incompatible avec un retour de l’inflation à la cible de 2 %.
« Cela complique sans aucun doute la tâche de la banque centrale, qui pourrait être réticente à donner de l’oxygène à une économie qui montre pourtant des signes d’affaiblissement
significatif », ont commenté les économistes de la Banque Nationale.
222 600 chômeurs au Québec
Le taux de chômage est resté inchangé à 5,8 % au Canada en décembre, après avoir augmenté au cours de cinq des sept mois précédents, a fait savoir Statistique Canada. Il y avait 1,2 million
de chômeurs au Canada en décembre, soit 202 000 de plus qu’au début de l’année.
En décembre, il y avait 222 600 chômeurs au Québec, soit 12 600 de plus qu’un an plus tôt. Le taux de chômage a reculé de 5,2 % en novembre à 4,7 %, en raison de la création nette de 9800
emplois et d’une diminution du nombre de personnes à la recherche d’un emploi.
Il y avait 65 200 emplois de plus au Québec en décembre qu’il y a un an. Pendant la même période, le taux de chômage est passé de 3,9 % à 4,7 %, un signe que la création d’emplois ne suit
pas le rythme plus rapide d’augmentation de la population.
À 4,7 %, le taux de chômage québécois est le deuxième plus bas parmi les provinces canadiennes, après le Manitoba.
L’embauche s’essouffle
Le nombre de postes vacants continue de baisser au Québec, ce qui indique que l’embauche s’essouffle, a commenté Florence Jean-Jacobs, économiste de Desjardins.
À la fin de 2023, il y avait 175 600 postes vacants au Québec. C’est 70 600 ou presque 30 % de moins qu’un an plus tôt, selon l’Institut de la statistique du Québec.
Le taux de postes vacants, soit le nombre de postes vacants par rapport à la demande de travail, a diminué de 6,1 % à 4,3 % en un an, soit une situation comparable à la moyenne canadienne.
Le nombre de mises à pied augmente
Les annonces de fermetures se succèdent et les mises à pied s’additionnent au Québec depuis le début de l’année. Le nombre de licenciements a presque doublé cette année par rapport à
2022, selon les avis envoyés par les entreprises au ministère du Travail.
Leur nombre d’avis de licenciements est passé de 7621 en 2022 à 13 572, une hausse de 78 %.
L’économie québécoise continue de s’affaiblir et son produit intérieur a reculé au deuxième et au troisième trimestre de 2023, ce qui signale une récession technique.