Affirmant que bien des nouveaux arrivants n'arrivent même pas à décrocher une entrevue pour un poste dans leur domaine de compétence, faute d'expérience canadienne, le gouvernement de Doug Ford dit
qu'il bannira ce critère des offres d'emploi en Ontario.
L'Ontario dit être la première province au pays à adopter une telle mesure.
L'objectif, explique le ministre du Travail, David Piccini, consiste à éviter que les immigrants soient confinés à des emplois pour lesquels ils sont surqualifiés à cause de leur manque d'expérience au Canada.
Le ministre Piccini affirme qu'il faudra aussi éduquer les employeurs pour éliminer les pratiques discriminatoires.
Il reconnaît que le simple fait d'interdire l'exigence de l'expérience canadienne des offres d'emploi n'empêche pas un employeur d'écarter un nouvel arrivant parce que son curriculum vitæ montre qu'il n'a jamais
travaillé au Canada ou que son expérience à l'étranger soulève des questions d'équivalences.
Une loi difficile à opposer, selon un avocat
L'avocat en droit du travail Christopher Achkar, fondateur du cabinet Achkar Law, estime qu'il s'agit d'un pas dans la bonne direction. Mais il reste prudent quant aux changements concrets qu'une telle loi va
apporter.
Or, le fait d'interdire ces mots pourrait avoir un effet plus large, selon lui. La règle pourrait susciter un changement d’état d’esprit chez les employeurs, qui tenteront d’éviter les discriminations, dit-il.
En revanche, il pense qu'il sera compliqué d'utiliser cette loi pour accuser un employeur de discrimination, par exemple au tribunal.
Il est extrêmement difficile de prouver qu'une personne n'a pas été embauchée pour une certaine raison. [...] Les candidatures peuvent parfois être en nombre élevé lorsqu'il n'y a qu'un poste disponible, détaille
le spécialiste, à moins de pouvoir exclure toutes les autres raisons pour lesquelles vous n'avez pas été embauché.