Des organismes d’aide aux travailleurs étrangers temporaires tirent la sonnette d’alarme. Des travailleurs qui ont fait d’immenses sacrifices pour venir au Québec seraient de plus en plus
nombreux à perdre leur emploi quelques semaines après leur arrivée.
Des assouplissements sont réclamés pour permettre à ces travailleurs de trouver un nouvel emploi avec un autre employeur.Mélodie Guay Hébert a été forcée de délaisser ses tâches habituelles au
sein de l’organisme Actions interculturelles pour venir en aide à temps plein aux travailleurs étrangers temporaires. Il y en a tout simplement qui se font dire : "on n'a pas assez de travail pour toi,
voici pour ton billet pour dans trois jours" , raconte Mélodie Guay Hébert.Le directeur de l’organisme s’inquiète lui aussi du phénomène.
Des délais qui s'allongent
Le phénomène qui prendrait de l'ampleur s'explique entre autres par les délais importants pour faire venir les travailleurs au pays.Entre le moment où l'entreprise fait la demande pour recruter ou
accueillir un travailleur étranger temporaire et le moment où le travailleur arrive, parfois il peut s'écouler 12 à 18 mois. Alors les besoins de l'entreprise peuvent avoir changé , fait valoir Véronique
Proulx, la pdg de Manufacturiers et Exportateurs du Québec.
Puisque les travailleurs ont un permis de travail fermé, c’est-à-dire lié à un seul employeur, ils ne peuvent se trouver un travail dans une autre entreprise sans l'autorisation préalable du
gouvernement. Cette démarche peut prendre des mois selon Actions interculturelles.Certains travailleurs n'ayant plus aucune source de revenus sont donc contraints de retourner dans leur pays
d’origine, malgré tous les sacrifices qu’ils ont faits pour venir ici.Ils ont quitté leur maison, ils ont des engagements, ils se sont endettés, illustre Mélodie Guay Hébert.