Shannon Davidson a été licenciée l’année dernière de son poste de direction dans une entreprise de marketing après une fusion qui a entraîné des coupes. Elle savait qu’elle n’en
avait pas encore fini avec sa carrière, mais trouver un nouvel emploi à son âge était une perspective décourageante.
« Lorsque j’ai dû prendre en compte mon âge, j’ai ressenti ce que ressentent beaucoup de gens lorsqu’ils sont licenciés à cet âge : je suis au sommet de ma forme et je viens d’être
mise sur la touche. »
La recherche d’un emploi peut être un défi pour tout le monde, mais cela peut être particulièrement difficile après 50 ans, car les employeurs potentiels peuvent être réticents à
embaucher quelqu’un qu’ils peuvent considérer comme un candidat coûteux ou surqualifié.
Les entreprises voient souvent les avantages de garder les travailleurs plus âgés au travail. Mais lorsqu’elles décident d’embaucher quelqu’un, les candidats plus jeunes sont souvent
préférés, selon Ellie Berger, professeure à l’Université Nipissing, qui étudie l’âgisme depuis deux décennies.
« C’est lorsqu’on est à l’extérieur et qu’on essaie de revenir à l’intérieur qu’on a le plus de mal à s’en sortir », illustre-t-elle à propos des travailleurs expérimentés.
Mme Berger a observé qu’il faut plus de temps aux travailleurs âgés pour trouver un emploi et qu’ils passent plus de semaines au chômage que les plus jeunes.
Ses recherches ont inclus des discussions avec des employeurs qui étaient parfois francs dans leurs explications.
« Ils mentionnaient des choses comme le fait que, si les gens omettent l’année d’obtention de leur diplôme sur leur CV, c’est un signal d’alarme », rapporte-t-elle.
L’âgisme devient souvent un obstacle pour les travailleurs dès l’âge de 45 ans. La situation s’aggrave lorsque le sexe, le handicap et la race sont ajoutés au mélange, indique Mme
Berger.
Elle a constaté que de nombreux employeurs ne prennent même pas en considération les candidats de 55 ans et plus.
« Ils ont dit, par exemple : “À 55 ans, il faudrait qu’ils soient assez exceptionnels dans tous les domaines pour que je les considère. À 65 ans, je n’y penserais même pas”. »