La directrice de l’organisme a écrit au ministre fédéral de l’Emploi. Line Sirois dénonce la situation de certains saisonniers qui se retrouvent dans une véritable course à obstacles d’iniquités
et d’injustices avec les conditions actuelles inadaptées à la région. Elle croit que les défaillances de l’assurance-emploi contribuent à faire de la Côte-Nord la seule région du Québec à afficher
une baisse de sa population.
Mieux que rien
Dans une lettre adressée au ministre Randy Boissonnault, Line Sirois affirme que le temps presse. La directrice générale d’Action-Chômage Côte-Nord demande un retour de la bonification de
4 semaines, à défaut de mieux.
Le groupe de défense des droits des chômeurs juge la mesure inadéquate et mal adaptée, mais elle permet une bouffée d’air frais aux travailleurs de l’industrie saisonnière régionale. « Et voici
maintenant qu’Ottawa projette de couper cette entrée d’air », s’indigne la directrice.
Le gouvernement fédéral a ajouté en novembre 4 semaines au projet-pilote de prestations d’assurance-emploi. Il faisait alors passer de 5 à 9 semaines la durée totale des prestations supplémentaires.
Selon Line Sirois, une telle mesure ne constitue qu’un « pansement sur une jambe de bois ».
Il s’agit d’un pansement temporaire puisque le gouvernement Trudeau prévoit mettre fin à cette mesure dès le 7 septembre 2024. Déjà en 2023-2024, beaucoup de travailleurs ne correspondaient
pas aux critères d’acceptation pour toucher la bonification de 4 semaines. Les règles d’admissibilité varient en fonction du taux de chômage dans chacune des 13 régions économiques.
Tant pis
Au lieu de corriger les défaillances, Ottawa veut retourner à la case départ. Selon Action Chômage, dans sa forme actuelle, le système accumule les « tant pis » : tant pis pour ceux dont la période
de chômage débute en août, tant pis pour ceux qui n’ont pas cumulé assez d’heures de travail pour se qualifier, tant pis pour les jeunes employés de l’industrie saisonnière…
« Il est temps que ça cesse! affirme Line Sirois. Il est temps que le gouvernement mette ses culottes et adopte une mesure permanente – et non reconduite, abrogée ou modifiée d’année en année.
Nous demandons aussi que le critère de « saisonnier » se base sur l’emploi lui-même, et non sur le parcours et l’historique de chaque personne. »
« Plus que jamais, nous demandons qu’une réforme complète de l’assurance-emploi soit à l’ordre du jour afin de traiter les problèmes en profondeur. Il faut mettre fin au dysfonctionnement du
régime de l’assurance-emploi! », clame Line Sirois.