Québec a lancé en mai 2023 un projet pilote pour trouver un emploi dans l’industrie du tourisme à 3000 demandeurs d’asile. Un an après le début de l’initiative, seulement une cinquantaine
de personnes ont été embauchées.
Le plan, accompagné d’une enveloppe de 10 millions de dollars, vise l’embauche de 1000 personnes chaque année durant trois ans. Le projet pilote a été lancé par Québec au printemps, mais
il fallut attendre l’automne avant que le tout ne prenne son envol, ce qui explique en partie le bilan provisoire de 50, bien inférieur au millier d’embauches espéré pour cette première année.
« Ça ne correspond pas aux attentes qu’on s’était données. La mise en place du projet a été longue », admet Xavier Gret, le directeur général du Conseil québécois des ressources humaines en
tourisme (CQRHT), qui chapeaute le projet pilote.
« Qui dit projet pilote dit essais-erreurs. Ça fait quatre fois qu’on change [les façons de faire]. Ça demande un exercice important, d’intégrer ces personnes-là. »
Ce ne sont pourtant pas les volontaires qui manquent. Environ 3200 demandeurs d’asile se sont inscrits sur la plateforme du CQRHT, dont 68 % de francophones, selon les chiffres de l’organisme.
Une formation obligatoire longue de plusieurs mois ralentit l’insertion en emploi, explique par ailleurs Xavier Gret. « On les suit. C’est assez lourd. Je préfère en avoir 50 et que ça se passe bien. […]
On ne veut pas vivre les histoires d’horreur d’autres endroits sur les questions d’intégration. »
Des critères ont aussi été ajoutés « au fur et à mesure » pour assurer la rétention des employés. Plusieurs demandeurs d’asile ont fini par jeter la serviette puisqu’ils ne voulaient pas travailler les
soirs ou les fins de semaine ou encore devoir quitter Montréal. « Au début, on avait des emplois à Brossard pour des gens à Montréal, mais ils ne voulaient pas aller à Brossard », précise le représentant du CQRHT.
Les trois quarts de ces demandeurs d’asile ont trouvé leur place en région, notamment parce que Laval et Montréal ont retrouvé un niveau d’emploi comparable à celui d’avant la pandémie, note
le CQRHT. Quelque 22 000 postes vacants demeurent tout de même à pourvoir dans l’industrie québécoise du tourisme.