Depuis qu’il affiche comme trans, Lionel Lehouillier a toute la misère du monde à se trouver un emploi malgré l’envoi de centaines de CV.
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Quand on lui a présenté les résultats de notre enquête, cet homme trans non binaire a été envahi par un mélange d’émotions.
«Je suis horrifié et soulagé en même temps, s’exclame-t-il. J’espérais que l’enquête soit inconcluante, mais ça valide mon sentiment d’injustice.»
Diplômé en théâtre, Lionel Lehouillier vit de petits contrats en petits contrats. Mais, cette année, c’est particulièrement difficile. Pour survivre, il s’est résolu à aller se chercher ce qu’il qualifie d’
emploi «alimentaire», une job qui demande peu de qualifications et qui lui aurait permis de subvenir à ses besoins tout en poursuivant sa passion.
Il cumule plusieurs expériences dans le service à la clientèle, notamment en restauration, en librairie et comme réceptionniste. C’est le genre de postes auxquels il a appliqué.
Pour éviter la confrontation en entrevue
Mais, malgré des centaines de CV envoyés depuis le début de l’année, il est toujours sans emploi.
«Ce sont des jobs qui ne demandent même pas de diplôme. Par le passé, je n’avais jamais eu de difficulté à me trouver des jobs alimentaires», souligne-t-il.
Mais, depuis peu, il révèle son identité de genre sur son CV, mentionnant: «Lionel est une personne trans masculine qui privilégie l’utilisation du genre masculin ou des accords masculins.»
«J’ai encore l’air d’une madame. C’est pour ça que je dois l’écrire dans mon CV, parce que ça ne me tente pas d’avoir une confrontation avec l’employeur durant l’entrevue. Ce ne serait
pas à mon avantage», explique-t-il.