Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) aimerait que les travailleurs expérimentés, âgés de 60 à 69 ans aient envie de demeurer sur le marché du travail et même le réintégrer.
En plus des 253 mille postes à combler au Québec, les entreprises devront remplacer 1,4 million de travailleurs d’ici 2030 selon Karl Blackburn du Conseil du patronat. En entrevue à l’émission En direct, il dit qu’il
ne faut pas négliger l’apport des travailleurs expérimentés. On doit trouver une façon de les garder, de les intéresser et même de les attirer à revenir sur le marché du travail.
Le CPQ prend les moyens pour les séduire. Ce n’est pas seulement une question de salaire, c’est une question d’organisation du travail, d’horaires de travail, fait-il valoir. Actuellement, 30 entreprises ont développé
des initiatives créatives pour rejoindre les travailleurs expérimentés. À partir de leur expertise, le CPQ élaborera un guide et accompagnera ensuite 60 entreprises dans leurs démarches.
Karl Blackburn soutient que les idées originales ne manquent pas. Il cite l’initiative de certains entrepreneurs : pour deux travailleurs expérimentés, ils ont séparé des quarts de travail à titre d’exemples. Ils font moins
d’heures et ça les satisfait. [...] C’est toujours plus facile de garder un travailleur dans l’organisation que d’essayer d’en ramener un. On va mettre beaucoup d’efforts à sortir des solutions créatives.
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Josée Bourassa (accéder à la page de l'auteur)
Josée Bourassa
Josée Bourassa
2022-08-25 | Mis à jour hier à 15 h 43
Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) aimerait que les travailleurs expérimentés, âgés de 60 à 69 ans aient envie de demeurer sur le marché du travail et même le réintégrer.
En plus des 253 mille postes à combler au Québec, les entreprises devront remplacer 1,4 million de travailleurs d’ici 2030 selon Karl Blackburn du Conseil du patronat. En entrevue à l’émission En direct, il dit qu’il ne
faut pas négliger l’apport des travailleurs expérimentés. On doit trouver une façon de les garder, de les intéresser et même de les attirer à revenir sur le marché du travail.
Le CPQ prend les moyens pour les séduire. Ce n’est pas seulement une question de salaire, c’est une question d’organisation du travail, d’horaires de travail, fait-il valoir. Actuellement, 30 entreprises ont développé
des initiatives créatives pour rejoindre les travailleurs expérimentés. À partir de leur expertise, le CPQ élaborera un guide et accompagnera ensuite 60 entreprises dans leurs démarches.
Karl Blackburn soutient que les idées originales ne manquent pas. Il cite l’initiative de certains entrepreneurs : pour deux travailleurs expérimentés, ils ont séparé des quarts de travail à titre d’exemples. Ils font moins
d’heures et ça les satisfait. [...] C’est toujours plus facile de garder un travailleur dans l’organisation que d’essayer d’en ramener un. On va mettre beaucoup d’efforts à sortir des solutions créatives.
Une volonté politique
On doit avoir différents moyens financiers qui sont entre les mains des gouvernements pour encourager les travailleurs expérimentés à rester ou à retourner sur le marché du travail, sans être pénalisés , rappelle Karl
Blackburn.
L’an dernier, le CPQ a déposé 10 recommandations pour passer à travers la pénurie de main-d’œuvre. Parmi ces recommandations, certaines concernaient justement les travailleurs retraités ou admissibles à la retraite.
Il s’agit d’une part de rehausser le niveau de revenu admissible pour que les gens ne soient pas pénalisés. On parle de rehausser ce niveau de revenu à 20 000 $ par année, ce qui fait une bonne différence en bout de
piste.
Il demande aussi d’éviter aux travailleurs de 65 ans et plus de devoir contribuer au régime des rentes, parce que sinon, ça va prendre au moins 10 ans avant qu’ils ne revoient la couleur de leur argent.
Cette mesure serait aussi applicable aux entreprises qui embauchent des travailleurs de cet âge. Ce sont des mesures concrètes et on espère qu’elles pourront se retrouver sur les plates-formes économiques de chacun
des partis politiques, conclu-t-il.
Une situation gagnant-gagnant
À Trois-Rivières, l’Épicerie Fouquet-Morel a récemment embauché un nouvel employé de 75 ans. Gaston Monfette s’ennuyait du contact avec les gens, surtout avec la pandémie. J'aime bien mon épouse, mais quand tu
es toujours avec la même personne, après 50 ans de mariage… j'avais besoin de rencontrer du monde. J'ai tellement de plaisir, dit-il
L'entreprise ne recherchait pas nécessairement des employés plus âgés, mais la gérante, Geneviève Séguin avoue que son entreprise y gagne beaucoup plus que ce à quoi elle pouvait s’attendre. Un employé comme
Gaston est convivial, il a une expression facile, il discute avec les clients... qui n'ont pas ça avec les jeunes qui ont plus de timidité, de manque d'expérience.