Plusieurs groupes de défense des droits des personnes sans-emploi dans l’Est-du-Québec craignent que les délais de traitement n’augmentent encore davantage chez Service Canada.
Un article de La Presse publié la semaine dernière révèle qu'environ 750 employés du ministère au Québec ont vu leur semaine amputée de 7,5 heures par semaine, jusqu’au 31 mars. Ils passent ainsi d’un horaire à temps plein
à un horaire à temps partiel, soit de 37,5 heures à 30 heures par semaine.
Nadia Mongeon, la coordonnatrice du Mouvement action chômage Pabok en Gaspésie, estime que ces réductions d’horaire alourdiront les délais pour traiter les demandes d’assurance-emploi. Ils étaient déjà trop importants avant
ces changements, indique-t-elle.
En effet, selon Nadia Mongeon, Service Canada a traité environ 75 % des demandes d’assurance-emploi dans un délai de 28 jours au cours de la dernière année. Elle ajoute que le temps d’attente moyen pour parler à un agent de
l’assurance-emploi oscille entre 30 minutes et 1 heure.
Nadia Mongeon s’inquiète donc des conséquences de ces compressions sur les prestataires qu'elle défend, particulièrement sur les personnes vulnérables.
On a des gens qui ont encore deux à six mois d'attente. Alors, pourquoi décide-t-on tout d’un coup de diminuer le nombre d’heures pour les employés? On devrait plutôt augmenter les effectifs, fait valoir la coordonnatrice du Mouvement
action chômage Pabok.
Line Sirois, la directrice générale d'Action chômage Côte-Nord, abonde dans le même sens. Quand je dis au ministère [Emploi et Développement social Canada] que nous avons des dossiers qui attendent depuis août 2022, ils nous
répondent toujours qu’ils sont débordés, déplore-t-elle.
Service Canada explique ces coupes par sa volonté d'atteindre l'équilibre budgétaire, un motif dénoncé par Action chômage Côte-Nord. Ce n’est pas une bonne raison. L’assurance-chômage reste un service essentiel aux citoyens qu’ils
payent de leur propre poche, dit Line Sirois, qui suggère d’équilibrer le budget en simplifiant le système.
Les différents organismes qui viennent en aide aux personnes sans-emploi revendiquent par ailleurs un retour aux règles qui prévalaient pendant la pandémie. Ces mesures temporaires, qui comprenaient des règles simplifiées qui
contribuaient à accélérer le traitement, ont pris fin le 25 septembre dernier.