Les délais pour recevoir sa première prestation d'assurance-emploi seraient devenus intenables. C'est ce qui ressort d'une conférence de presse tenue mardi à Alma par la directrice du Mouvement
action chômage Lac-Saint-Jean, France Simard, et deux députés bloquistes, dont celui de Lac-Saint-Jean, Alexis Brunelle.
Selon France Simard, l'organisme a dû intervenir dans plus de 400 dossiers dans les cinq derniers mois. Dans 15 % des cas, il aurait fallu attendre de cinq à sept mois pour les régler. La norme est
plutôt d'environ 28 jours.
L'augmentation des délais dans le traitement des dossiers est jugée inacceptable spécialement avec le faible taux de chômage et l'inflation qui fait mal aux ménages.
Selon France Simard, la détresse psychologique est importante chez les chômeurs.
J'en ai un hier qui m'a dit qu'il était sur le bord de faire faillite parce qu'il n’arrivait pas. Il y a même quelqu'un qui a vendu sa maison pour réussir à payer ce qu'il avait à payer pour au moins être
capable de survivre en attendant que son chômage rentre. Il y en a qui ont eu des avis d'éviction, a-t-elle énuméré.
Parmi les cas de détresse plus avancés, il est même question de suicide.
J'en ai vu aussi, il y en a un qui parlait de suicide. Il y en a qui fallait qu'on intervienne parce qu'ils parlaient de suicide, a poursuivi France Simard.
Pour sa part, Alexis Brunelle-Duceppe, accuse le gouvernement fédéral de traîner de la patte pour réformer l'assurance-emploi. Il rappelle que le trou noir, soit la période sans salaire entre la fin des
prestations et le retour au travail des employés saisonniers, existe toujours.
On ne comprend pas ce que le gouvernement ne comprend pas. On est rendu à un niveau d'incompréhension totale, mais qui a des conséquences graves pour des gens qui ont besoin de cet
argent-là. Puis des pans de l'économie qui ont besoin de cette assurance chômage. On pense aux pêcheurs en Gaspésie, on pense justement aux agriculteurs un peu partout au Québec. On pense
aux gens de l'industrie de la télé, puis du cinéma dans les grands centres urbains, a mentionné le bloquiste.
La députée de Thérèse-De Blainville, Louise Chabot, était présente par vidéoconférence.